06/09/2013
Mali

Colère des Bamakois après les graves inondations

Le bilan des
inondations au Mali est lourd : les pluies diluviennes qui se sont
abattues mercredi 28 août sur Bamako ont fait au moins 30 morts,
plusieurs disparus et des centaines de sans-abris, selon le ministre de
la Communication. D'autres bilans, donnés par des médias, indiquaient
plus de cinquante morts, un chiffre contesté par la Croix-Rouge locale.
Les quartiers populaires de Bankoni dans la commune 1 mais aussi dans la
commune 4 ont été particulièrement touchés. Après la douleur, la colère
monte chez les populations affectées.

Sama Camara est étudiant. Dans
les inondations de son quartier, à Bankoni, il a tout perdu : ses
diplômes, son ordinateur. La pluie a emporté ses espoirs de réussite.
Mais Sama est surtout en colère : "L'eau a débordé du marigot. Mes
documents universitaires, mes cours ont tous été emportés. Je suis en
quatrième année d'économie et de gestion de Bamako. Je suis en colère
contre nos élus, particulièrement le deuxième maire de la commune, qui a
construit une station d'essence dans le lit même du marigot ! Cela fait
des mois et des mois que l'on crie sur tous les toits, que l'on envoie
des textes au gouvernorat, au ministère, sans réponse. On en a marre !
L'eau ne circule pas. La voirie ne fait pas son boulot. J'ai moi-même
ramassé une petite fille de 10 ans. L'autorité politique nous a oubliés.
Le marigot de Bankoni fait beaucoup de dégâts, c'est un véritable
dépotoire."

En ligne de mire, les élus du secteur. Moussa Marra
est le maire de la commune 4, dont certains quartiers ont été submergés.
Il se dit conscient des responsabilités de chacun notamment en raison
de la pression urbaine : "Les populations, pour se loger, prennent
des risques de plus en plus grands, soit sur le versant des collines,
soit carrément dans le lit des rivières. Il y a aussi sans doute la
faiblesse de l'État, qui fait qu'on n'arrive pas à dissuader, à empêcher
que les gens s'étalent de manière anarchique. On ne parvient pas à les
en déloger. Et on arrive à des situations comme ça."

Désormais,
la priorité est d'offrir un abri aux sinistrés : au moins 600 familles
qu'il conviendra de reloger correctement dans les prochaines semaines.

IRIN – AllAfrica 30-08-2013